Interview La Petite Ecole de Chicago

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Nous avons rencontré Henry Palacci, le fondateur de la nouvelle école primaire bilingue à Hyde Park, “La Petite École de Chicago”.

 

FIC: Bonjour Henry, Chicago c’est une nouvelle aventure ou déjà une histoire bien établie ?

HP : En fait, je suis arrivé en 2004 avec mon épouse, médecin généraliste, et une fois qu’elle s’est établie dans le Loop, on a décidé de rester. Nos trois enfants sont nés ici donc, pour eux, Chicago c’est chez eux…

FIC : Lancer une école primaire, ce n’est pas un projet simple. Qu’est-ce qui vous a motivé pour l’entreprendre ?

HP : Comme souvent la nécessité de servir nos propres enfants a été notre moteur initial. Nous avons d’abord tenté de scolariser l’ainé au Lycée. Mais rapidement, son proviseur a annoncé que le Lycée allait s’éloigner encore plus du centre ville. Pour nous, avec un enfant de quatre ans, ça nous semblait trop loin. On a envisagé l’EFAC mais il fallait vivre dans le périmètre attribué à l’école Abraham Lincoln. Enfin, en tentant de scolariser nos enfants dans le secteur public américain, on a fait l’expérience d’un système qui nous semblait beaucoup trop nivelé par le bas. On y enseignait plus l’écriture cursive, les tables de multiplications, l’histoire du monde, encore moins la géographie. Le conseil de l’école, pourtant réputée pour son adhérence à la filière IB (Bac International), ne faisait rien pour mettre en place un cursus en mathématiques. La seule considération des proviseurs (quatre en cinq ans) pour faire face à des classes fort encombrées était le ‘tout numérique’, soit des grands écrans à la place des tableaux en classe et des iPads et autres écrans à presque tous les pupitres. C’en devenait une obsession dévorant les budgets et l’attention des enseignants.

FIC : Quelles conclusions avez-vous tirées de ces expériences ?

HP : Nous voulions créer des écoles de proximité qui soient à quelques minutes des familles qu’elles desservent. Nous avons choisi d’enseigner le français en langue principale pour suivre les programmes de l’Éducation Nationale et de renforcer le bilinguisme en enseignant, en plus de l’anglais, toutes les matières ayant pour sujet les Etats-Unis, la Grande Bretagne en anglais. En plus, en fin de cycle trois (CM1, CM2 et 6ème) on ajoute des cours de sciences en anglais qui permettent aux élèves de retrouver la matière apprise en français mais avec le vocabulaire particulier utilisé aux USA.

FIC : À part le bilinguisme, y-a-t-il d’autres aspects à la démarche de l’école ?

HP : D’abord, un retour aux bases. Nous nous sommes imposé le défi de ne pas dépasser dix élèves par enseignant. Ensuite de privilégier systématiquement le regroupement des élèves par cycle de trois années pour que les enfants apprennent à leur vitesse et, quand c’est possible, avec le même enseignant pendant trois ans.

FIC : Une classe par cycle. Mais alors l’école couvre quelles années primaires ?

HP : Sur le campus de Hyde Park, nous desservons les élèves de la petite section de maternelle (donc dès trois ans) jusqu’à la sixième.

FIC : Mais il y a aussi l’offre d’écoles privées à Chicago.

HP : Evidemment et certaines sont excellentes. Mais leurs tarifs peuvent être très difficiles à gérer, en particulier pour des familles européennes qui ont plus l’habitude d’écoles publiques gratuites ou presque, surtout pour les familles nombreuses.

FIC : Comment proposez-vous une alternative à ces tarifs ?

HP : D’abord, nous avons limité les frais d’inscription pour les trois années de maternelle à $18.000 par an. C’est l’équivalent d’une garderie mais avec le programme d’une école, bilingue de surcroit. Pour les six années primaires, nous limitons les frais d’inscription à $15.000 par an.

FIC : Existe-t-il des réductions éventuelles ?

HP : Oui, il y a justement une réduction de 10% à partir du deuxième enfant.

FIC : Qu’est-ce qui vous a attiré à Hyde Park ? Vous y habitez ?

HP : Pas du tout, nous habitons dans la Gold Coast mais parce que nous sommes au bord du lac, le trajet le matin comme le soir, ne prend vraiment qu’une grosse douzaine de minutes. En effet, l’école se situe à quelques pas de la sortie de la 53ème rue, en quittant l’autoroute 41 qui longe le lac. Mais c’est surtout le site qui nous a été proposé par le JCC, juste en face du Harold Washington Park, avec des infrastructures publiques très variées (plaine de jeux des petits, terrain de basketball, terrains de tennis, espaces verts). Aussi, la proximité de l’université de Chicago nous a semblé importante.

FIC : Avez-vous une vocation à desservir les francophones qui seraient présents sur le site de l’université ?

HP : Oui, nous annonçons cette semaine un tarif préférentiel pour les employés de l’université, les élèves inscrits et aux anciens de l’université. Ils bénéficient d’une réduction de 20% par an.

FIC : Si les cours ont commencé en septembre 2016, vous inscrivez donc des élèves pour septembre 2017 ?

HP : Pas seulement. Les nouveaux arrivants à Chicago sont, bien entendu les bienvenus en cours d’année mais aussi les élèves de maternelles qui ont le loisir d’être inscrits toute l’année et d’intégrer l’école immédiatement. Pour les primaires, il est important de les inscrire au plus vite pour s’assurer une place en septembre.

FIC : Vous parliez de monter ‘des écoles de proximité’. Avez-vous d’autres projets à nous annoncer ?

HP : En 2018, au plus tôt. J’espère que nous aurons l’occasion d’en reparler d’ici là.

FIC : Voudriez-vous ajouter quelque chose à cette interview ?

HP : Rien sinon de vous remercier pour votre démarche qui fera connaître notre école et aussi, au passage, ce que les américains appellent un « shout out » pour remercier le service culturel du Consulat Général de France qui nous a franchement mis le pied à l’étrier et nous a même référencé dans sa liste des écoles d’immersion du Midwest.

FIC : Et bien merci à vous aussi Henry.

 

Pour plus de renseignements :

Adresse : 5200 S Hyde Park Boulevard, Chicago, IL 60615

Tel: (312) 721-1166

Facebook: @LaPEC2017

Site web: www.lapetiteecole.us

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Ajouté par Claire Decaux, mardi 28 février 2017